Vue d’ensemble: au premier plan, Théorème de Pythagore, film HD, 20' sur la table, Théorème de Thalès, Leporello, 18 pages, 12 par 18 cm, composition au plomb sur carton, Au tableau, projection sur tableau d’école sur le mur au dernier plan, Identité d’Euler, trois affiches, 57 par 80 cm. photo: Basti Kissel |
Mercredi 10 juillet 2013, discussion sur le thème mathématiques et société. photo: Basti Kissel |
Au tableau, projection sur tableau d'école |
Archive. photo: Basti Kissel |
Identité remarquable |
Théorème de Pythagore, film HD, 20'. photo: Basti Kissel |
FORMEL était donc le titre de mon exposition. C’est bien sûr un adjectif en français mais en allemand, cela signifie formule. Sur la lancée du mémoire (La magie de la formule mathématique), j’ai poursuivi avec ce sujet qui me tient à cœur.
Les contraintes du diplôme étaient plutôt rudes: j’avais environ trois mois pour mettre un projet sur pied. On a ici la possibilité de prolonger d’un semestre lorsque l’on n’est pas prêt mais pour ceux qui me connaissent, vous savez que je préfère les défis. J’ai donc pris le parti de me fixer quelques règles pour mes expériences et de montrer le jour J les résultats tels qu’ils étaient. Établir une liste de 10 formules mathématiques a été la première étape. Les formules devaient être reconnaissables par chacun. En voici quelques-unes: théorème de Pythagoras, théorème de Thalès, règle de trois, calcul du périmètre d'un cercle, calcul de la moyenne.
Puis j’ai pris chaque formule séparément en essayant d’oublier ce que j’en savais, en essayant de trouver ma propre façon de l’aborder pour mieux la comprendre.
En parlant de mon travail, je me suis rendu compte que la simple évocation des mathématiques suscitait beaucoup d'interrogations voire d’incompréhension. Beaucoup développent une espèce de peur des maths. Il suffit de dire le mot pour entendre «Ouh lala, ça, c’est pas pour moi!» ou bien «Je suis bien content(e) de ne plus avoir de maths depuis l’école!» C’est une réaction qui empêche le moindre contact. On reste «nul en maths» et on ne peut rien y comprendre si l’on n’essaie pas.
Mes expériences ont pour but d'oublier cette peur (ou fascination) et de s’approprier les formules mathématiques en les abordant d'une nouvelle façon.
Chaque formule étant particulière, les travaux présentés lors de l’exposition étaient tous différents. Il y avait par exemple un film sur le théorème de Pythagore dans lequel j’ai essayé de comprendre ce théorème avec mes mains en utilisant des jouets et du papier. Des affiches qui retracent l’histoire de l’identité d’Euler, formule superbe de simplicité mais qui n’a pas toujours été si simple dans l’écriture. Un leporello qui s’inspire de mon expérience de prof particulier qui essayait désespérément d’expliquer le théorème de Thalès à un élève. De naïfs dessins sur bois qui posent des questions toutes simples sur π.
Chaque formule n’a pas pu être traitée, il s'agissait d’un état des lieux dans un laboratoire en mouvement.
Parallèlement à ces travaux, d'autres se sont développés d’une façon plus générale. Ils ont donné lieu à deux installations, l’une autour d’un tableau d’école sur lequel était projeté une collection d’images mettant en scène écoliers et mathématiciens devant un tableau noir. L’autre montrait une série de livres tous intitulés «Pas peur des maths» ou «N’ayez pas peur», présentés sur un prie-Dieu.
Un espace d’archive donnait la possibilité de consulter des ouvrages sur les mathématiques, mon mémoire et le matériel utilisé pour le projet.
La semaine d’exposition a été l’occasion d’organiser différents événements, en particulier une table ronde sur les rapports entre société et mathématiques. Les professeurs Andreas Thom (Université de Leipzig), Wolfgang Lück (Centre Hausdorff et Université de Bonn), le mathématicien Jörg Lehnert (Institut Max Plack de Leipzig) et le bio-chimiste Axel Schüler (engagé dans la Schülergesellschaft de Leipzig) ont débattu de la responsabilité des mathématiciens dans la société, de la peur des mathématiques ou encore du nombre de femmes professeurs de mathématiques. La discussion était animée par Martin Palauneck, doctorant en philosophie à Leipzig.
Peut-être l’exposition se déplacera-t-elle; j’en serais ravie.
À suivre donc!
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